Mot du Secrétaire Général du Conseil Protestant du Rwanda (CPR) lors de l’ouverture des trois séminaires de formation

Chers Participants,
Chère famille Dr & Mme Grêt
Cher collègues du service Education du Conseil Protestant du Rwanda,
Mesdames et messieurs,

Ce jour, nous nous réunissons pour lancer une série de séminaires de formation en Pédagogie Active et Participative. Le 1er séminaire qui s’achève le 21 juillet concerne les enseignants/enseignantes de la Maternelle qui se retrouvent pour la 2ème fois en session de communication afin de devenir formateurs et formatrices de la maternelle. Le 2ème séminaire qui prendra fin le 24 juillet 2009 concerne les enseignants du secondaire candidats formateurs du secondaire, eux se retrouvent pour la 1ère fois en session de communication, le 3ème séminaire qui se terminera à la fin du mois concernera les enseignants du secondaire qui embrasseront la formation de base en PAP. Autres séminaires du genre sont prévu avant la fin de cette année.

Je voudrais donc vous souhaiter la bienvenue et vous dire ma gratitude et celle de mon organisation de collaborer avec vous pour l’amélioration de la qualité de l’enseignement au Rwanda.

Je voudrais surtout dire une pensée spéciale à la section de la maternelle, qui comme vous le savez est rentrée, il n’y a pas longtemps dans la politique et les planifications de l’enseignant du Rwanda. Je m’arrête sur ce volet en pensant à la réflexion que Mme Esther Grêt a partagé avec nous il y a peu de jours :  » mettre en place un système d’enseignant sans la maternelle, c’est construire une maison sans poser la fondation « . Le CPR a élaboré des lignes directrices qui devront être étoffées dans le but d’asseoir une véritable politique d’engagement dans ce domaine.

Chers Participants, Mesdames et Messieurs ;

L’UNESCO et les experts en science sociale et humaines ont établi qu’il ne peut y avoir de développement durable sans la participation des populations concernées par les actions et initiatives envisagées. Ils ont établi la corrélation entre l’ensemble des facteurs intellectuels et ces processus de développement y compris la formation permanente, les mécanismes d’acquisition d’outils de maîtrise des activités diverses.

Fondamentalement, la participation des populations concernées, est problématique dans la mesure ou l’idéologie qui a dominé la pensée/action du monde y compris les systèmes éducatifs est hiérarchique. Les systèmes d’enseignement dans les quels nous avons grandi sont fondés sur le principe dont un des meilleurs pédagogues de notre temps, le regretté Paul Freire, a dénoncé les effets inhibiteurs de créativité et d’imagination. Il le qualifiait de bancal (banking système), le bourrage du cerveau par les informations véhiculées comme dogmes par un savant, un expert, un enseignant, aux clients ignorants, apathiques, les écoliers, les élèves qui reçoivent en victimes résignées.

Ce modèle d’éducation rend esclavage, handicape les cerveaux et ne libère pas les esprits pour la création et l’imagination, pour prendre des initiatives, pour questionner les statuts, afin de faire bouger les vieilles et les mauvaises habitudes. Ce sont des modèles qui formatent des désoeuvrés mentaux, et d’esprit, n’acceptant pas le goût du risque qui est la base de tout projet de mutation des sociétés. Voilà pourquoi depuis bien des décennies, la plupart des pays africains font du « sur place » en matière de développement. Nos systèmes éducatifs n’ont pas préparé un homme, une femme capable d’aller à la conquête du monde. La participation active est une variable indispensable au développement auto-centré, cher au regretté Joseph KIZERBO.

Le Conseil Protestant du Rwanda, que j’ai l’insigne honneur de représenter, a depuis 1988, voulu rompre ce cycle vicieux. Dans la houlette de notre service d’éducation et grâce au soutien matériel, moral et pédagogique de EED qui ont facilité la présence effective du couple Grêt, le Conseil Protestant du Rwanda organise des programmes de formation ; initialement des enseignants du primaire, ensuite du secondaire et de la maternelle. Depuis plus de 12 ans maintenant, ce service de l’éducation avec l’appui de Mr & Mme Grêt, a formé année, après année, des contingents d’enseignants qui ont donné l’esprit de la pédagogie active et participative. Trois sessions démarrent aujourd’hui, une 2ème session de formation des enseignants de la maternelle, qui réunit 7 enseignant pour 8 jours, une 1ère session des enseignants du secondaire qui réunit 12 participants pour 18 jours, et une session de 32 enseignants du secondaire qui démarrent dans le cadre de la formation de base en PAP.

L’objectif que nous avons poursuivi, à savoir l’amélioration ou le renforcement des capacités pédagogiques professionnelles des enseignants en vue d’un meilleur rendement, le changement des attitudes et les comportements des enseignants et des apprenants a touché 1426 enseignants du primaire, sur plus de 5800 enseignants, 70 enseignants du secondaire sur 1370 au total et en fin 67 enseignants de la maternelle.

C’est ensuite un modèle élitiste qui sélectionne une petite minorité promu jusqu’au sommet du triangle de l’histoire et qui se voit investi du pouvoir d’édicter des ordres au reste.

En plus, le programme a formé une équipe des formateurs, qui va se poursuivre aujourd’hui. Notre effort peut sembler une goutte dans l’océan, mais nous avons décidé de faire un pas, chaque année ;nous sommes persuadés d’être en train de semer une graine qui tombera dans la bonne terre. Convaincus de l’importance et l’urgence de l’innovation dans le domaine de l’éducation, les Eglises Protestantes ont prévu d’intégrer au sein de l’institution protestante des sciences humaines de Butare qui commence en janvier 2010, une faculté de pédagogie avec deux branches y compris l’organisation et la planification de l’enseignement.

Je me réjouis du fait que les autorités de ladite institution qui sont au courant des activités et de l’énorme contribution du Docteur Christian Grêt, soient prêt à intégrer vos réflexions et vos propositions dans la formation de la vision, des objectifs et des méthodologies d’enseignement, afin qu’il ne soit plus nécessaire, dans un proche avenir, d’investir tant d’énergie et des moyens à vouloir changer les vieilles habitudes.

En concluant ce propos, je voudrais dire ma gratitude à EED qui nous apporte un soutien matériel et moral, à la famille Grêt, concepteurs, formateurs, motivateurs, à l’équipe de service de l’éducation du CPR. Je voudrais apprécier la collaboration avec le gouvernement Rwandais, dire mon encouragement à vous tous, et déclare ces séminaires ouverts. Je vous remercie.

Dr Tharcisse GATWA
Secrétaire Général du CPR